Dévoilant le 17 mars le plan quinquennal du premier opérateur français, Stéphane Richard a expliqué ne pas s’attendre à voir un dépassement du chiffre réalisé en 2014 avant 2018. Le P-dg d’Orange en a également profité pour mettre fins aux bruits annonçant des discussions autour d’une fusion-acquisition de Telecom Italia (TI).
« Notre chiffre d’affaires est en baisse depuis 5 ans, a admis Stéphane Richard dans un conference call rapporté par Reuters. Nous avons subi une remise à plat majeure en France et l’impact se fait toujours sentir, bien que la plupart de nos clients soient déjà convertis aux plus bas prix. » Il a ajouté que le creux de la vague serait atteint l’an prochain.
Orange a subi une sévère pression sur les tarifs en France, où le groupe Iliad et sa marque Free ont cherché à acquérir des parts de marché en cassant les prix. Le chiffre d’affaires annuel pour les services mobiles d’Orange a baissé de 8,1 % par rapport à l’année précédente dans l’Hexagone, pour s’établir à 7,68 milliards d’euros.
Stéphane Richard a pris le temps, cependant, de préciser qu’il n’y avait eu aucun contact formel avec TI à propos d’une alliance, ce que Giuseppe Recchi, Président de l’opérateur italien, avait paru confirmer la semaine dernière. Les médias avaient rapporté plus tôt ce mois que Stéphane Richard avait considéré un tel rapprochement comme « très attractif », mais dans le cadre de « discussions purement internes ».
Les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissements (BAIIA) au niveau groupe devraient également toucher le fond cette année, entre 11,9 et 12,1 milliards d’euros, en ligne avec les attentes, bien qu’Orange – comme dans le cas de ses prévisions de CA – s’attende à ce que son BAIIA ne dépasse le niveau de 2014 qu’en 2018.
Orange, comme tous les autres grands groupes de télécoms,se présente cependant comme un « leader sur la haute vitesse large bande », et son nouveau plan stratégique, baptisé Essentials2020 prévoit pas moins de 15 milliards d’investissements dans les réseaux de 2015 à 2018.
Orange veut tripler en 2018 les vitesses moyennes de transfert de données par rapport à 2014, tant sur les réseaux fixes que mobiles.
L’ambition 4G en Europe est d’offrir en 2018 une couverture LTE supérieure à 95 % dans les pays où le groupe est présent, complétée par un engagement constant et important sur l’installation de la fibre en France, Espagne et Pologne.
En Afrique et au Moyen Orient, Orange indique vouloir « continuer à investir de façon significative sur la couverture territoriale, avec une emphase particulière sur le déploiement continu de réseaux large bande ».
La 4G devrait être lancée dans 7 pays de la région, et dans la majorité des pays où l’opérateur est présent pour 2018. Parallèlement, Orange indique vouloir « continuer à offrir des smartphones abordables adaptés pour l’environnement Orange ».
Afin de renforcer sa position de « telco numérique » – et d’abaisser ses coûts – Orange vise à numériser 50 % des interactions avec ses clients en 2018, contre un peu plus de 30 % aujourd’hui.
Sur le marché entreprise, Orange veut accroître de 10 % la part de ses services IT pour 2020.
Le groupe affirme enfin vouloir continuer à orienter son réseau vers le tout IP, le cloud et la virtualisation des fonctions réseau, tout en se préparant à l’introduction de la 5G.
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