Le groupe français Orange annonce un CA de 9,67 milliards d’euros au premier trimestre 2015, en déclin de 0,9 % par rapport au premier trimestre 2014. En dépit d’une effort de réduction des coûts et d’un gain de 2 millions d’abonnés 4G en Europe sur la période, le groupe n’a pas évité une légère érosion de son BAII (bénéfice avant intérêts et impôts)

Ce léger repli n’exclue pas des signes encourageants, que le P-dg Stéphane Richard n’a pas manqué de rappeler.

 

« Nous avons conquis plus de 10 millions d’abonnés 4G en Europe et la fibre s’avère un véritable moteur pour gagner de nouveaux clients en France et en Espagne, a indiqué M.Richard. Dans le monde, nous totalisons désormais 247 millions de clients, dont plus de 100 millions en Afrique et au Moyen-Orient. Ces réussites nous ont permis de stabiliser nos rentrées, si l’on exclue l’impact de la régulation. » De fait, une fois les mesures régulatrices extraites de l’équation, la baisse des revenus du groupe aurait été limitée à 0,3 %.

 

Le BAII retraité pour le premier trimestre  2015 s’élève à 2,9 milliards d’euros, en repli de 1,9 % par rapport à la même période de 2014. La marge de BAII retraité est de 30,1 %, soit une baisse de 0,3 % (aucun résultat net n’est donné pour la période). «L’attention constante portée à notre base de coûts nous a permis de limiter l’érosion de la marge de BAII retraité en termes de valeur absolue. Nous sommes donc capables de confirmer nos objectifs pour 2015 », a commenté Stéphane Richard.

 

Le P-dg a ajouté qu’Orange se concentrait désormais pleinement sur  Essentials 2020, le plan stratégique annoncé le mois dernier. Ce plan prévoit un investissement de plus de 15 milliards d’euros dans les réseaux du groupe de 2015 à 2018.

 

Au cours du premier trimestre 2015 et par rapport à la même période de 2014, les dépenses d’investissement ont augmenté de 3 % (sur une base comparable) et représenté 12,3 % du CA (+ 0,5 %).

 

Cet effort porté aux réseaux doit permettre à Orange de tripler la vitesse moyenne de transfert des données avant la fin 2018 (par rapport à fin 2014), tant sur les réseaux fixes que mobiles.

 

En France, cœur de marché d’Orange, les résultats sont par ailleurs encourageants. Le déclin des revenus d’une année à l’autre n’a pas dépassé la baisse enregistrée sur le 4e trimestre 2014 (soit une baisse de  1,8 %), à 4,72 milliards d’euros, mettant ainsi fin à la série de mauvais chiffres réalisés lors des trimestres précédents (respectivement, -3,1 % au T3 2014, – 4,2 % au T2, – 5 % au T1 et – 7 % au T4 2013).

Des incertitudes persistent cependant. Les revenus tirés des services mobiles ont baissé de 4,8 %, à 1,85 milliards d’euros, déclin cependant partiellement masqué par une augmentation de 24,9 % des ventes d’équipements mobiles, à 149 millions d’euros.

La baisse enregistrée est sans aucun doute le résultat d’une concurrence acharnée, bien que Stéphane Richard ait affirmé plus tôt cette semaine que la guerre des prix, qui a coûté cher aux opérateurs de l’Hexagone, va prendre fin. A noter enfin une baisse des rentrées sur le marché fixe : – 1,1 %, à 2,58 milliards d’euros.

 

Ailleurs dans le monde, les résultats du groupe sont contrastés. Si le CA dans le reste de l’Europe a baissé de 3,5 % à 2,32 milliards (les réductions de tarifs et la montée des offres SIM sans appareil expliquant le déclin), Orange se tire bien d’affaire en Afrique et au Moyen-Orient. Porté par d’excellentes performances en Côte d’Ivoire, Egypte, Mali, Guinée et République Démocratique du Congo, le CA de la région Afrique-Moyen-Orient a augmenté de 6,8 %, à 1,12 milliards d’euros.

 

Le groupe a confirmé qu’il entendait bien atteindre ses objectifs financiers pour l’année 2015, soit un BAII retraité situé entre 11,9 et 12,1 milliards d’euros, contre 12,19 milliards en 2014.