La branche réseaux de Nokia, Nokia Networks, présente un bénéfice net opérationnel en baisse de 61 % au 1er trimestre 2015, résultat décevant rattrapé au niveau du groupe par les bonnes performances des branches navigation-cartographie (Here) et technologies (Nokia Technologies), avec des profits passant de 110 millions à 181 millions d’euros.

 

Rajeev Suri, P-dg de Nokia, a expliqué les résultats mitigés de la branche réseaux par un déséquilibre des activités. L’implémentation côté matériel a été supérieure à celle côté logiciel, et plus axée sur la LTE que sur le cœur d’activité réseau.

 

« La croissance n’est pas le problème, mais la profitabilité », a commenté M.Suri.

Le CA net de Nokia a augmenté en effet de 20 % à 3,2 milliards d’euros, poussé par les trois branches. Sur la période, le CA de Nokia Networks a augmenté de 15 %, celui de Here de 25 % et celui de Nokia Technologies a plus que doublé. Le chiffre de la branche réseau doit cependant être ramené à  seulement 5 % une fois pris en compte les effets du change.

 

Rajeev Suri a profité de l’occasion pour commenter les réactions de l’industrie et des gouvernements devant le rachat d’Alcatel-Lucent pour 15,6 milliards d’euros. « Nous avons rencontré de nombreux clients et tous ont exprimé leur soutien », a expliqué le P-dg. Bien que l’alliance réduise le nombre de fournisseurs potentiels, les opérateurs se réjouissent de l’émergence d’un troisième acteur global (aux côtés d’Ericsson et Huawei), a-t-il ajouté.

 

Commentant le fait que les acccords passés précédemment entre gros équipementiers n’ont pas toujours fait leur bonheur (le mariage d’Alcatel et Lucent en offrant la meilleure preuve), Rajeev Suri a défendu la « limpidité » de l’offre (un rachat, pas une fusion). « L’histoire ne doit pas nécessairement se répéter », a-t-il assuré.

 

Des divergences trop grandes dans les performances des deux société pourraient  générer des interrogations sur les termes de la prise de contrôle par rachat total des parts d’Alcatel-Lucent, suggèrent cependant des analystes contactés par Reuters. Selon le Financial Times, le deuxième plus gros actionnaire d’Alcatel-Lucent, Odey Asset Management, aurait décrit la proposition de Nokia comme « inacceptable ». L’investisseur estime qu’elle est trop basse, ce qui ne manque d’assombrir le tableau positif dessiné par Rajeev Suri sur la réception de son offre.