Le succès de DeepSeek R1 fait froncer les sourcils du gouvernement américain, qui a décidé d’étudier de plus près l’impact du nouveau chatbot vedette sur la sécurité nationale. Plusieurs branches des forces armées en ont d’ores et déjà interdit l’usage, tandis que des craintes émergent quand à la souveraineté exercée sur les données.

Karoline Leavitt, attachée de presse du gouvernement, a révélé que le US National Security Council examine DeepSeek avec attention, rapporte Reuters. La porte-parole semble admettre que le chatbot a pris ses concurrents locaux par surprise, mais confirme l’ambition manifestée par Donald Trump de faire de l’Amérique la puissance dominante dans le secteur de l’IA.

L’app DeepSeek R1 a fait une entrée fracassante dans l’app store d’Apple, où elle a dépassé ChatGPT en termes de téléchargement quelques jours seulement après son lancement. Ce succès immédiat a provoqué une panique boursière, où les grands noms du secteur de l’IA – fournisseurs de chatbots concurrents ou fabricants de processeurs spécialisés – ont perdu quelques plumes.

CNBC précise que les développeurs de DeepSeek ont révélé le mois dernier que deux mois avaient suffi pour développer leur grand modèle de langage (LLM), à un coût inférieur à 6 millions de dollars, une « petite fraction » des sommes dépensées par  OpenAI, Google et autres.

Selon CNBC, l’US Navy avait déjà bloqué l’utilisation de DeepSeek avant même que son succès sur l’app store d’Apple soit annoncé. Le personnel de la marine s’est vu interdire d’utiliser le chatbot « quelles que soient les circonstances ».

Protéger la souveraineté

La question de la souveraineté exercée sur les données agite les débats outre-Atlantique, comme le montre la saga TikTok en cours. Mais, contrairement à ce qui se passe avec l’app de ByteDance, Forbes note que DeepSeek reconnaît ouvertement que ses centres de traitement de données sont basés en Chine.

Zak Doffman, éditorialiste du magazine, souligne que le nouvel acteur de l’IA donne une longue liste d’exemples des données qu’il collecte et rapatrie en Chine.

DeepSeek récupère des données directement et indirectement à partir des informations fournies à l’abonnement mais aussi sur les requêtes, l’historique de chat, les fichiers téléchargés et plus encore. Zak Doffman fait également observer que DeepSeek stocke de plus les détails liés aux adresses IP, les identifiants uniques d’appareil et les cookies.

Zak Doffman suggère que la portée des informations collectées par DeepSeek dépasse largement celle de TikTok et estime qu’elle est disproportionnée par rapport aux données nécessaires pour faire tourner le chatbot.