De nouvelles applications appuyées sur l’IA pourraient ajouter 2 900 milliards de dollars à la croissance économique en Afrique d’ici 2030. Telle est la conclusion d’une nouvelle étude de la GSMA dans laquelle l’association détaille les principaux obstacles que le continent devra surmonter pour tirer le meilleur de la nouvelle technologie.

Dans un rapport intitulé AI for Africa, la GSMA note que la majorité des cas d’utilisation de l’IA en Afrique seront liés à l’agriculture, à la gestion du changement climatique et au secteur de l’énergie. Ces conclusions se basent sur plus de 90 exemples de déploiements dans des « pays à la pointe de la technologie » comme le Kenya, l’Afrique du Sud et le Nigeria.

Selon le rapport, 49 % des déploiements de l’IA en Afrique sont donc liés à l’agriculture, un secteur qui représente 17 % du PIB moyen du continent.

La GSMA montre que la majorité des applications de l’IA sur le terrain impliquent le recours à l’apprentissage automatique (Machine Learning, ou ML) pour tirer des conseils des données et suggérer aux agriculteurs des méthodes plus productives et plus respectueuses de l’environnement.

Parallèlement, l’adaptation au changement climatique représente 26 % des déploiements en Afrique. L’IA est utilisée en particulier pour surveiller la biodiversité et protéger la vie sauvage. L’apprentissage automatique est également de plus en plus utilisé pour anticiper les urgences liées au changement climatique et les catastrophes naturelles.

Les solutions d’IA dans le secteur de l’énergie représentent les 24 % de cas d’utilisation restants. La technologie est employée dans ce cas pour améliorer la gestion des ressources énergétiques et la maintenance prédictive.

L’analyse prédictive représente 98 % des déploiements de l’IA en Afrique.

Si les champs d’application de l’IA sont vastes et prometteurs, les recherches montrent cependant que son déploiement en Afrique fait face à « une série de défis unique ». Le rapport cite en particulier le déficit d’infrastructures de calcul robustes et de bases de données reflétant la complexité et les nuances des pays d’Afrique, notamment le manque de données traduites dans les langues locales.

Les rapporteurs montrent en particulier que le coût des GPU est « significativement plus élevé dans certains pays d’Afrique que dans les pays à haut revenu ». La GSMA prédit que « l’edge computing sur mobile » sera une clé du développement futur de l’IA grâce à la pénétration considérable du smartphone dans le continent.

Pour Max Cuvellier, directeur du département Mobile pour le Développement de la GSMA, il reviendra aux acteurs des secteurs public et privé de combler le fossé des compétences et des politiques, notant « le besoin de se concentrer fortement sur l’amélioration des compétences tant chez les développeurs de l’IA que chez les utilisateurs, tout spécialement parmi les populations mal desservies ».

« Alors que les pays d’Afrique mettent au point leur propres stratégies individuelles en matière d’IA, un engagement actif sur les forums mondiaux sera décisif pour définir les cadres de régulation qui favoriseront un développement éthique de l’IA et protégeront les intérêts de la société de façon à faire émerger des solutions durables qui bénéficieront à toutes les communautés du continent », ajoute Max Cuvelier.