La Commission Européenne a ouvert une procédure visant Google afin « d’enquêter à fond pour vérifier si le comportement de la société en relation avec le système d’exploitation mobile Android et avec les applications et services pour smartphones et tablettes ont violé les règles de l’Union Européenne. »

 

La CE a indiqué qu’elle avait lancé une enquête initiale et reçu deux plaintes dans la foulée, amenant à prendre les mesures actuelles. Les enquêteurs devraient vérifier en particulier les soupçons selon lesquels Google aurait gêné le développement et l’accès au marché d’apps et services concurrents en « exigeant ou en incitant » les fabricants à soutenir exclusivement les alternatives offertes par Google. L’enquête doit également examiner l’impact de lier ou d’engerber certaines apps et services Google les uns avec les autres.

 

La procédure va enfin vérifier si Google a empêché les fabricants d’appareils sous Android  de soutenir « des versions modifiées ou potentiellement concurrentes d’Android » sur d’autres produits, empêchant ainsi le développement de plates-formes alternatives.

 

Hiroshi Lockheimer, vice-président chargé d’Android chez Google, a défendu la position de sa société, expliquant que la mise à disposition de ses apps « aide les constructeurs d’appareils Android à concurrencer Apple, Microsoft et les autres écosystèmes mobiles préchargés avec des apps similaires ». « Souvenez-vous en outre, a ajouté M.Lockheimer, que ces accords de distribution ne sont pas exclusifs, et que les fabricants d’appareils Android installent leurs propres apps, et celles d’autres société également. Si l’on compare avec ce qui se passe avec Apple, le constructeur de mobiles le plus rentable du monde, il y a bien moins d’apps Google préinstallées sur les téléphones Android que d’apps Apple sur les appareils iOS ».

 

Ce n’est pas la première fois que les pratiques de Google, notamment la façon dont la firme lie ses apps et services avec Android, sont accusées d’empêcher ses concurrents de progresser sur le marché. Bien qu’une version dépouillée d’Android, dépourvue des produits et services Google, ait été utilisée pour créer des plates-formes alternatives, s’en contenter n’est pas évident. Il est très difficile par exemple pour un fabricant de choisir par exemple un concurrent de Google Maps tout en offrant l’accès au magasin en ligne Google Play.

 

La CE a souligné que « l’ouverture de procédures formelles ne préjugeait pas du résultat de l’enquête ».