La Commission européenne (CE) accuse Microsoft de contrevenir à la réglementation antitrust en liant sa solution de messagerie et vidéoconférence Teams à ses suites logicielles au détriment de concurrents comme Slack.
La CE informe Microsoft qu’en associant Teams aux suites Office 365 et Microsoft 365, il « restreint la concurrence sur le marché des produits de communication et de collaboration ».
« Il est essentiel de préserver la concurrence pour les outils de communication et de collaboration à distance, car elle favorise également l’innovation sur ces marchés, affirme Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive chargée de la politique de concurrence. S’il se confirme, le comportement de Microsoft serait illégal au regard de nos règles de concurrence. Microsoft a à présent la possibilité de dissiper nos craintes. »
La CE a décidé d’investiguer Microsoft en 2023 suite à une plainte déposée par Slack, une filiale de l’éditeur de logiciels Salesforce.
Pour faire baisser la tension, Microsoft a détaché en août 2023 Teams de la gamme Office dans l’UE et en Suisse. Les changements ont été implémentés en avril 2024.
Mais l’enquête préliminaire de la CE a montré que « ces changements sont insuffisants pour répondre à ses préoccupations et que Microsoft doit apporter davantage de modifications à son comportement pour rétablir la concurrence ».
Microsoft pourrait se voir infliger une amende allant jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires annuel mondial. « La Commission peut également imposer à l’entreprise toute mesure corrective proportionnée pour mettre effectivement fin à l’infraction », ajoute le communiqué de la CE.
« Après avoir détaché Teams et pris des mesures initiales en faveur de l’interopérabilité, nous apprécions les clarifications apportées aujourd’hui et nous allons travailler pour trouver des solutions propres à apaiser les dernières inquiétudes de la Commission », a expliqué Brad Smith, le président de Microsoft, dans un email à Mobile World Live.
La CE souligne qu’elle « n’est tenue par aucun délai légal pour conclure ses enquêtes relatives à des comportements anticoncurrentiels. La durée de ce type d’enquête dépend de divers éléments, dont la complexité de l’affaire, le degré de coopération des entreprises en cause avec la Commission et l’exercice des droits de la défense ».
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