L’opérateur américain AT&T vient de signer un accord avec AST SpaceMobile en vue de lancer ce qu’ils présentent comme le premier service haut débit entièrement assuré par satellite à destination de mobiles standards. Aucune date n’a cependant été donnée.

Valable six ans, le nouveau contrat remplace le protocole d’accord signé en 2020.

Aux côtés de Google et de Vodafone Group, AT&T est également un investisseur dans l’opérateur de satellite « direct-to-device », avec un « engagement de 20 millions de dollars de chiffre d’affaires », selon une communication d’AST SpaceMobile destinée le mois dernier à ses financiers.

Si AST SpaceMobile travaille déjà avec Rakuten Mobile, Rogers Communications, Orange, Vodafone et American Tower à réduire les zones encore privées d’internet, AT&T est le seul à ce jour à avoir signé un accord commercial.

Un porte-parole d’AT&T a expliqué à Mobile World Live (MWL) qu’il est encore trop tôt pour dire quand le service sera disponible, mais, maintenant qu’un accord formel est signé, « nous allons travailler à un lancement commercial ».

Le représentant d’AT&T a par ailleurs précisé à MWL que le service est conçu pour être intégré dans le réseau sans fil de l’opérateur afin, « en cas de besoin, de boucher les trous dans la couverture des zones isolées ou hors réseau en se connectant aux appareils existants de nos clients ».

Dans son rapport financier du premier trimestre publié le 15 mai, AST SpaceMobile assure que ses cinq premiers satellites seront capables d’assurer un service non-continu couvrant les États-Unis avec plus de 5 600 cellules en bande basse.

AST SpaceMobile envisageait originellement de placer en orbite basse cinq de ses satellites BlueWalker 3 au premier trimestre, mais le pdg Abel Avellan a révélé lors de la présentation des résultats que les engins ne rejoindraient le site de lancement qu’entre juillet et août, avec un décollage prévu peu après.

Il faudra ensuite plusieurs mois pour positionner les satellites sur la bonne orbite.

AST SpaceMobile a budgété 150 millions de dollars pour ses cinq premiers satellites, dont plus de 95 % ont déjà été utilisés. L’opérateur prévoit de dépenser en outre 25 à 40 millions de dollars en investissement de capital.

Haut débit

Alors que certains concurrents d’AST SpaceMobile ont lancé des services de messagerie d’urgence ou de SMS, Abel Avellan explique que le service envisagé avec AT&T proposera texte, voix et streaming en haut débit déclinés sur toute une gamme d’abonnements.

« Nous pensons qu’une part importante de la population sera prête à payer pour le service, affirme Abel Avellan. Les gens entrent et sortent régulièrement des zones connectées aux États-Unis et nous proposons donc une multitude de forfaits. »

Chris Sambar, directeur réseaux chez AT&T, va rejoindre le conseil d’administration de l’opérateur de satellites dans les mois qui viennent.

En 2023, AT&T a accepté de louer du spectre au spécialiste des réseaux non-terrestres pour lui permettre de développer des solutions fonctionnant avec des téléphones mobiles standards.

AST SpaceMobile doit faire face à une concurrence affûtée sur le créneau des services « direct-to-device », où Lynk Global, Starlink et Amazon’s Project Kuiper sont en particulier sur les rangs.