Bruno Zerbib est confiant : l’IA générative (GenIA) n’est pas un phénomène de mode, explique-t-il à Mobile World Live. Pour le CTIO d’Orange, cette nouvelle technologie n’a rien de commun avec l’éphémère popularité du métavers en 2022.

Dans une allusion plutôt rare en 2024 au soufflé désormais retombé qu’a été le métavers, Bruno Zerbib estime que la très coûteuse GenIA tient ses promesses dans certains secteurs, tout en reconnaissant qu’il reste encore où ses applications restent peu convaincantes.

« Clairement, on s’est brûlé les doigts il y a deux ans avec le métavers, explique le responsable technologie du groupe français à propos de l’actuel engouement pour ChatGPT et autres. Quant à l’IA, je pense qu’on a pu effectivement voir des cas où elle a sous-performé et que ses détracteurs ont beau jeu de dire que c’est trop cher, pas rentable – et pourquoi aurais-je besoin de ce type d’assistant sur mon PC pour faire ci ou ça ? »

« En même temps, si on parle d’excellence opérationnelle, de transformer votre réseau ou de réinventer la relation client, l’IA se montre sans aucun doute à la hauteur », reprend Bruno Zerbib.

S’exprimant dans le cadre de l’événement OpenTech 2024 organisé à Paris par Orange, Bruno Zerbib reconnaît toutefois qu’il reste « un gros point d’interrogation sur le prix » de certaines applications de l’IA – comme par exemple, le speech-to-speech jugé « très coûteux ».

Alors que la technologie continue d’évoluer, le CTIO reconnaît qu’il va falloir se demander si le jeu en vaut la chandelle dans certains cas spécifiques : « Nous ne sommes pas dogmatiques à propos de l’IA – on aime, mais sans dogmatisme. Nous considérons les coûts, la responsabilité et, en même temps, le potentiel à faire d’une entreprise une meilleure entreprise. »

Impact environnemental

Orange, comme bien d’autres sociétés partageant l’écosystème des télécoms, s’est engagé de longue date en faveur de l’environnement – le groupe s’est notamment fixé pour objectif de parvenir au net zéro avant 2040. Mais Bruno Zerbib note que « l’IA ne nous aide pas actuellement » sur ce terrain.

« Comme vous le savez, il ne s’agit pas seulement de nous mais de l’écosystème tout entier », souligne-t-il, notant la nécessité de regarder « ce que les fournisseurs de l’IA font également ».

« Ce que l’on voit clairement aujourd’hui, c’est que ces grands hyperscalers ont de gros soucis d’accès à l’énergie propre, reprend Bruno Zerbib, pointant du doigt les accords passés entre les géants du tech et les producteurs d’électricité nucléaire. Mais ça ne suffit pas et nous ne nous reposons pas totalement sur l’idée d’un monde converti au nucléaire pour régler le problème : nous croyons également en une IA sobre. »

Sur l’usage de la genIA chez Orange, Bruno Zerbib affirme que le principe du groupe est de « persister dans l’idée de bien sélectionner les cas d’utilisation reposant sur l’IA et de ne pas l’utiliser à tort et à travers ».

« Quelquefois, l’humain reste plus intéressant et plus compétitif », rappelle Bruno Zerbib, qui conclut en soulignant que la technologie est destinée à aider les employés, pas à les remplacer.