La consolidation du secteur des télécoms devrait être encouragée par l’Union européenne (UE) afin d’assurer un niveau d’investissement supérieur, estime l’ex-président de la Banque centrale européenne Mario Draghi dans un nouveau rapport. Le document donne une série de recommandations destinées à renforcer la compétitivité de l’économie du continent.

Mario Draghi, également ex-Premier ministre de l’Italie, s’est vu confier la rédaction du rapport sur l’état de l’économie européenne il y a un an par la présidente de la Commission européenne (CE) Ursula von der Leyen, qui doit maintenant décider quelles recommandations adopter.

Le document de 69 pages couvre une vaste gamme de secteurs et traite en particulier de la fracture de compétences qui sépare l’Europe et les États-Unis en matière d’informatique et télécoms ainsi que des problèmes de productivité et de la stratégie industrielle du bloc.

Dans un chapitre consacré aux télécoms, Mario Draghi explique que faciliter la consolidation dans le secteur est nécessaire pour assurer un taux d’investissement supérieur et relever ainsi le défi de la connectivité. Il ajoute que l’innovation et les promesses d’investissement devraient également être prises en compte dans l’examen de possibles fusions.

Les opérateurs soulignent depuis longtemps que la consolidation est une façon de profiter des effets d’échelle. La consolidation paneuropéenne, telle que poussée par la CE, est moins populaire chez eux à cause des différentes de dynamique commerciale et de régulation d’un pays à l’autre.

« L’initiative cruciale implique de modifier l’attitude de l’UE face aux effets d’échelle et à la consolidation des opérateurs de télécoms de façon à donner naissance à un véritable marché unique sans sacrifier le bien-être des consommateurs et la qualité de service », écrit Mario Draghi.

Entre autres recommandations, Mario Draghi explique que la consolidation devrait être encouragée en redéfinissant ce que sont les marchés des télécoms au niveau de l’UE et non au niveau des États membres. L’ex-patron de la BCE suggère l’adoption d’une approche similaire pour la réglementation des licences de spectre. Il conseille en outre de moins mettre l’accent sur le blocage de la consolidation au niveau national au profit d’une ligne plus dure sur les fusions résultant d’un abus de position dominante.

L’économiste appelle enfin à la création d’un « corps européen avec participation publique et privée » destiné à développer des standards techniques homogènes pour le déploiement des API de réseau et d’edge computing, « comme cela a été le cas pour l’itinérance dans les années 90 ».