Réunis sur un même plateau au MWC24 de Barcelone, les patrons de Vodafone Group, Telefonica, Orange et Deutsche Telekom se sont accordés pour appeler à des changements rapides et drastiques de la régulation européenne de façon à leur permettre de continuer à servir leurs clients, à investir dans les réseaux et à innover.

Margherita Della Valle (Vodafone), Jose Maria Alvarez-Pallete (Telefonica), Christel Heydemann (Orange) et Timotheus Hoettges (Deutsche Telekom) ont appelé d’une seule voix à assouplir la régulation et demandé des améliorations sur des points critiques comme l’allocation de spectre et la consolidation au sein des marchés nationaux.

Si les appels à une réforme de la régulation n’ont rien d’une nouveauté, les patrons ont fait  part de leur inquiétude de voir l’Europe prendre un retard rédhibitoire sur le reste du monde en termes d’innovation technologique et d’investissement dans les infrastructures numériques.

Tout en se réjouissant du « grand moment historique » que représentait l’occasion de retrouver ses pairs sur le plateau du MWC24, Timotheus Hoettges a souligné qu’il s’agissait rien moins que d’un appel commun des quatre patrons à faire vraiment bouger les choses en Europe, où plus de 60 % des opérateurs ne gagnent plus assez d’argent pour couvrir leurs coûts d’investissement.

Jose Maria Alvarez-Pallete a quant à lui rappelé que les opérateurs européens doivent combler un fossé d’investissement d’environ 200 milliards d’euros. « Il y a quelque chose qui cloche et nous devons y remédier », a-t-il résumé.

« Nous sommes prêts à remplir notre rôle, a renchérit Margherita Della Valle added. Mais si nous devons faire plus, nous avons également besoin d’une nouvelle donne. »

La patronne de Vodafone a évoqué par ailleurs le besoin de consolidation du marché en Europe, de même que la nécessité d’une politique de spectre plus pérenne et équitable.

Christel Heydemann, dont le groupe vient juste d’obtenir l’autorisation de fusionner ses activités espagnoles avec celles de Masmovil, a fait remarquer que la Commission européenne semble se diriger dans la bonne direction avec la publication récente d’un nouveau livre blanc.

La directrice-générale d’Orange s’est cependant demandée si « nous allons être capables d’avancer assez vite » pour tenir le rythme effréné requis par les nouveaux développements comme l’IA.

Timotheus Hoettges a conclu en demandant aux leaders politiques à Bruxelles de mettre fin aux discussions au profit de l’action.

« Nous sommes en train de perdre la confiance des marchés de capitaux, qui nous donnent l’argent nécessaire à l’édification des infrastructures, a regretté M.Hoettges. Et il est temps aujourd’hui que les grandes déclarations que nous avons entendu l’an passé deviennent réalité dans la législation. »