Pas question d’autoriser la mise en place de « portes dérobées » : le Parlement Européen refuse d’autoriser aux organismes de renseignement un accès décrypté aux communications privées échangées sur les apps de messagerie.

Le Parlement propose un amendement à l’Article 7 de la Charte des Droits Fondamentaux de l’UE concernant les données privées, qui stipule que les communications électroniques (y compris leur heure d’émission, leur origine et leur destinataire) ne peuvent être révélées à qui que ce soit.

L’Article 7 affirme également que le principe de confidentialité devrait s’appliquer à tous les moyens de communication présents et futurs – appels vocaux classiques ou via Internet, Internet, applications de messagerie instantanée, e-mail et messages émis sur les médias sociaux.

La Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (Libe) veut assurer la confidentialité des données privées en ajoutant une clause interdisant « le décryptage, l’ingénierie inverse ou l’écoute » des communications cryptées.

« Les États membres ne doivent imposer aucune obligation aux fournisseurs de service de communications électroniques qui conduirait à affaiblir la sécurité et l’encryptage de leurs réseaux et services », précise la Commission.

Combattre le terrorisme
La proposition, qui doit encore être approuvée par le Parlement et le Conseil de l’Europe, s’oppose aux revendications récentes des gouvernements qui réclament la mise en place de « portes dérobées » permettant de surveiller les communications d’individus suspectés d’activités terroristes.

En mai, des articles ont évoqué la possibilité que les opérateurs britanniques soient tenus de donner au gouvernement l’accès aux données privées de certains citoyens « en temps réel ». Ce qui impliquerait de la part des opérateurs et des fournisseurs de service Internet la mise en place de moyens de tourner l’encryptage des messages.

En mars, la Ministre de l’intérieur britannique Amber Rudd a expliqué selon Bloomberg que WhatsApp, la plate-forme de messagerie de Facebook, devrait ouvrir ses moyens d’encryptage aux services de sécurité afin d’aider à prévenir les attaques terroristes. Reste évidemment à savoir dans quelles conditions les lois européennes s’appliqueront au Royaume-Uni après le Brexit.

L’encryptage de point à point des messages protège leur contenu sur le réseau de façon à ce qu’ils ne soient lisibles que du destinataire, procédé qui aide à parer les cyberattaques.