Le grand dessein de Vivendi – la création d’un puissant groupe médiatique sud-européen basé sur ses nouvelles positions italiennes – vient de se voir porter successivement deux coups. D’une part, un gros cabinet expert du vote par procuration recommande de ne pas voter en faveur de la structure du Conseil d’administration proposée par le groupe français pour Telecom Italia, mais le régulateur transalpin veut l’obliger à revoir ses participations à la baisse.
Dans la presse, le cabinet Institutional Shareholder Services (ISS) a donc conseillé aux actionnaires de Telecom Italia de ne pas approuver la liste des candidats présentés au Conseil de l’opérateur par Vivendi. La principale raison est que le Président proposé, le Pdg du groupe Arnaud de Puyfontaine, se retrouverait membre d’un trop grand nombre de conseils simultanément. ISS note ainsi qu’Arnaud de Puyfontaine siège chez Telecom Italia, Schibsted et Gloo Networks, en plus de son rôle dirigeant chez Vivendi.
Arnaud De Puyfontaine est l’un des dix candidats suggérés par Vivendi, en compagnie d’Hervé Philippe, le directeur financier, et du secrétaire général Frédéric Crépin.
ISS ajoute que la liste proposée par Institutional Investors (Assogestioni) est mieux « placée pour représenter les intérêts à long terme » des actionnaires minoritaires de l’opérateur. Cette liste serait également mieux à même de « se livrer à une surveillance indépendante des activités du directoire ».
Les actionnaires de Telecom Italia doivent décider de la nouvelle composition du Conseil d’administration le 4 mai.
A noter que l’avis d’ISS est partagé par un autre cabinet expert, Glass Lewis, selon Reuters.
Agcom s’en mêle
L’autre revers infligé à Vivendi est la décision d’Agcom, le régulateur italien, de forcer Vivendi à réduire ses parts chez Telecom Italia ou chez le télédiffuseur Mediaset.
Vivendi détient actuellement 24,4 % des parts de Telecom Italia et 28,8 % de Mediaset – juste en dessous du niveau imposant le lancement d’une offre de prise de contrôle totale.
Le groupe français a indiqué qu’il allait contester la décision d’Agcom. Dans un communiqué, Vivendi a réaffirmé qu’il ne contrôlait pas Mediaset, ou n’y exerçait aucune influence dominante, notant que sa part reste inférieure aux 40 % détenus par la holding italienne Fininvest.
« Vivendi se réserve le droit de mener toute action en justice susceptible de protéger ses intérêts, y compris de faire appel de la décision d’Agcom auprès la Cour régionale administrative et d’adresser une plainte formelle à la Commission Européenne pour infraction aux lois de l’UE », précise le communiqué du groupe.
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